Par Elodie Buzaud 10 mars 2015 | Cadremploi.fr

Comment les managers français sont-ils perçus par leurs collègues étrangers ? Des chercheurs ont posé la question à 2 485 managers de 96 nationalités travaillant dans 19 entreprises du CAC 40.

Perfectionnistes

« Les managers français sont appréciés pour leur habileté dans le maniement des concepts et l’analyse en profondeur de problèmes complexes, constate Yasmina Jaïdi, co-auteur de la recherche encore en cours et maître de conférences à l’université Panthéon-Assas. Ils examinent un problème sous tous les angles, car ils ne veulent pas prendre trop de risques. C’est aussi une preuve de leur engagement et de leur perfectionnisme. Ils veulent bien faire. »

Accessibles

Les managers français s’avèrent « très accessibles, humains et particulièrement à l’aise dans la relation individuelle, note la chercheuse, mais pas très tournés vers le collectif. »

Chauvins

Cocorico ! Les managers français restent les ambassadeurs du savoir-vivre à la française. « Avec les Français, tout s’arrête pour le déjeuner, peu importe ce qui peut arriver. Jamais tu ne verras un manager français avec une lunch-box ! », s’exclame l’un d’entre eux. « Ils sont très attachés à ce qui fait la culture française, explique Yasmina Jaïd, et les repas longs en font parties. Mais il se passe plein de choses lors de ces repas, ce qui échappe totalement aux managers allemands ou anglais, pour qui c’est surtout une perte de temps ! »

Individualistes

Malheureusement, les cadres français n’ont pas que des qualités. « Certains managers français ont tendance à mettre en avant leur propre carrière au lieu de penser collectif », déplore un manager norvégien.

Petits chefs

Autre défaut : les managers français sont perçus comme autocratiques. « L’accessibilité du manager français atteint des limites lorsqu’il s’agit de trancher et de décider, illustre Yasmina Jaïdi. Dans ce cas, les cartes restent dans ses mains. Ils sont ouverts à la discussion mais c’est eux qui décident et ont le dernier. »

Élitistes

Les diplômes comptent, aujourd’hui encore, plus que la performance effective du manager français dans son évolution de carrière, même s’il s’avère de plus en plus attentif à la performance de ses équipes pour les évaluer. « Les étrangers ne comprennent pas toujours qu’on parle encore de l’école qu’on a fait alors qu’on a 20 ans d’expérience », ajoute Yasmina Jaïdi.

Informels

Dans les entreprises françaises, « beaucoup de choses se passent encore en dehors des salles de réunion. Les décisions sont prises à la machine à café ou dans les couloirs, de façon très informelle, constate Yasmina Jaïdi. Avec les managers français, certaines décisions sont prises dans des endroits inattendus, ce n’est pas aussi structuré que dans d’autre pays. »