Un must à lire et à relire : je parle du livre de la canadienne Patricia Pitcher (1948 -2014), « Artistes, artisans et technocrates dans nos organisations : Rêves, réalités et illusions du leadership » (1984), publié dans plusieurs langues.

Lauréate en 2007 du Prix du livre d’affaires du siècle décerné par la Coop HEC Montréal pour cet ouvrage, économiste en chef de la Bourse de Toronto, puis vice-présidente principale de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, Patricia Pitcher mettait en exergue des manières de diriger très différentes, avec 3 types de leaders : L’ARTISTE (le concerto) – L’ARTISAN (la sonate) – Le TECHNOCRATE (le chant funèbre).

S’ils ont un profil de leader, les multipotentiels atypiques (HPI innovants et créatifs / cerveaux droits / Neurodroitiers / HPI), se reconnaîtront dans la description du leader « ARTISTE ».

Patricia Pitcher connaissait en profondeur les acteurs de la vie économique. Son étude, fruit d’une observation fine du comportement des dirigeants dans les entreprises a duré 8 ans, l’a conduite à des conclusions incisives sur les qualités et défauts d’un leader.

Pour elle, le leader « artiste » est le plus efficace à condition d’être entouré par des « artisans » ; tandis que le profil « technocrate » ressort de son étude comme inapte à diriger efficacement, à de très rares exceptions près.

Elle les décrit ainsi en résumé :

  • L’ARTISTE est « imprévisible, drôle, imaginatif, audacieux, intuitif, passionnant, émotif, visionnaire, entrepreneurial, stimulant »
  • L’ARTISAN est « équilibré, obligeant, honnête, sensé, responsable, digne de confiance, réaliste, stable, raisonnable, prévisible ».
  • Le TECHNOCRATE est « cérébral, difficile, intransigeant, rigide, intense, pointilleux, déterminé, méticuleux, obstiné, austère ».

Son ouvrage, paru il y a 40 ans, montre son côté précurseur :

  • Elle réhabilitait déjà l’intuition et le côté positif et indispensable des émotions.
  • Elle évoquait l’intérêt d’avoir à la tête des organisations des profils créatifs et visionnaires, opposés aux profils purement analytiques et logiques des technocrates.
  • Elle faisait le lien avec le fonctionnement du CERVEAU (alors que les travaux sur les deux hémisphères cérébraux de l’américain Roger Sperry étaient très récents puisqu’il a reçu le prix Nobel les récompensant en 1981).
  • Elle avait compris qu’il fallait faire évoluer les modèles éducatifs pour favoriser la créativité et l’humanité.

Bref une vraie visionnaire !

Pour en savoir plus sur les multipotentiels atypiques et donc sur ces « artistes » ; je vous suggère en parallèle la lecture de mon livre « Multipotentiels atypiques : les pépites de demain » (paru sous une 1ère version sous le nom un cerveau droit au pays des cerveaux gauches – Trouver sa place quand on ne rentre pas dans le moule) où j’évoque leurs spécificités comportementales, et la description plus détaillée que fait Patricia Pitcher de ces types de leaders.