En complément de l’article du New York Times sur l’évolution des jeunes par rapport à la réussite et leur quête de sens, vous pouvez consulter l’enquête menée auprès d’étudiants de grandes écoles d’après un sondage Harris Interactive, commandité par l’Institut Montaigne.

http://www.institutmontaigne.org/fr/initiatives/sondage-harris-interactive-pour-linstitut-montaigne
http://www.harrisinteractive.fr/news/2013/09102013.aspL’avenir professionnel des jeunes diplômés en France suscite aujourd’hui de nombreuses questions, notamment en ce qui concerne l’impact de la crise économique, les mutations du système français d’éducation supérieure (réformes successives, développement des pratiques professionnalisantes et des expériences à l’international, etc.) ainsi que la place des établissements français dans les différents classements internationaux. Dans ce contexte, l’Institut Montaigne a souhaité réaliser une enquête auprès des étudiants en dernière année dans un certain nombre de grandes écoles françaises afin de mieux comprendre la manière dont ils conçoivent leur insertion sur le marché du travail et notamment dans un contexte international. Quel type d’expérience professionnelle et académique ces étudiants ont-ils eu en France et à l’étranger ? Sont-ils satisfaits de l’ouverture de leur école à l’international ? Pourraient-ils envisager de chercher un emploi à l’étranger après l’obtention de leur diplôme ? Vers quels pays se tourneraient-ils alors en priorité ? Comment évaluent-ils leurs chances de trouver un travail à la sortie de leur école en France et à l’étranger ? Enfin, quels sont les critères qu’ils jugent les plus importants pour être heureux au travail et vers quels secteurs souhaitent-ils s’orienter ?

Que retenir de cette enquête ?

  • La quasi-totalité des étudiants en dernière année de grande école (85%) indiquent avoir eu au moins une expérience professionnelle en France (comme un stage ou une formation en alternance) au cours de leur scolarité dans leur école, principalement au sein d’une entreprise privée (67%). Parmi eux, 67% affirment avoir cumulé plus de 6 mois d’expérience.
  • Près de huit étudiants sur dix (79%) déclarent être partis à l’étranger au cours de leur cursus (dont 42% dans un cadre professionnel et 49% dans un contexte universitaire), dont à nouveau les deux-tiers pour plus de 6 mois. Les destinations les plus courantes sont les Etats-Unis (20%), le Royaume-Uni (19%) et l’Allemagne (14%).
  • La plupart d’entre eux se montrent d’ailleurs satisfaits de l’ouverture internationale de leur école, qui repose principalement sur la présence d’étudiants étrangers et l’opportunité de séjours à l’étranger. La possibilité de suivre des cours en anglais, et plus encore la visibilité de leur établissement à l’étranger ou l’accompagnement dans la recherche de stage ou d’échange à l’international divisent plus largement les étudiants, de manière plus ou moins importante selon l’école considérée.
  • 79% des étudiants indiquent qu’ils seraient prêts à envisager de partir à l’étranger pour chercher un emploi après l’obtention de leur diplôme, principalement aux Etats-Unis (32%) et au Royaume-Uni (23%). Pour autant, ils n’ont pas le sentiment que trouver un emploi à l’étranger y sera plus facile qu’en France : 65% estiment qu’il leur sera facile de trouver un emploi en France une fois diplômés, pour 55% à l’étranger.
  • Les étudiants se montrent en revanche plus réticents à l’idée de créer leur entreprise, une majorité indiquant ne pas être prête à le faire (58%). Dans le cadre de leur cursus, seuls 35% des étudiants indiquent avoir suivi des ateliers ou modules sur ce sujet. On note également que l’entreprenariat n’arrive pas dans les premiers secteurs privilégiés pour le premier emploi (27%, derrière le conseil, 37%, le secteur public, 31% et l’industrie, 30%).
  • Pour être heureux au travail, les étudiants souhaitent avant tout que leur métier soit intéressant (99% dont 87% « très important), ce critère devançant notamment les possibilités d’évoluer dans sa carrière (96% dont 67%), de disposer d’un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée (94% dont 65%) et de se sentir utile à la société (89% dont 51%). Très loin devant la seule considération salariale (78%, dont 20%).
  • Enfin, on note que des différences s’observent sur ces différents points en fonction du type d’établissement fréquenté. Ainsi, les étudiants en école d’ingénieur se montrent moins satisfaits de l’ouverture de leur école à l’international et plus attachés au travail en équipe, alors que ceux en école de commerce expriment un plus grand intérêt pour l’entreprenariat et les dimensions de carrière. Les étudiants de sciences sociales ou ENS, quant à eux, privilégient plus souvent que les autres les critères de « qualité de vie » au travail. Tous déclarent finalement être prêts à envisager de partir à l’étranger, alors que sur le marché du travail national, ce sont les ingénieurs qui semblent les plus confiants pour trouver un emploi.