L’appréhension de ce qu’est l’intelligence continue à faire couler beaucoup d’encre. On a cru la mesurer par les fameux tests de QI (Quotient Intellectuel) apparus au début du 20ème siècle. Or on s’est aperçu qu’ils avaient une portée limitée car ils ne mesurent que deux types d’intelligence : la logique-mathématique et les capacités verbales et linguistiques, privilégiés par notre système scolaire et dans la sélection des élites.

Les entreprises s’aperçoivent que recruter des personnes sur le seul critère du QI et des diplômes ne donnent pas toujours satisfaction ; une personne avec un QI élevé n’étant pas nécessairement un bon manager. Le Qi ne mesure en effet pas les capacités nécessaires pour piloter et motiver une équipe, ni celles permettant une bonne adaptation à son environnement tel que l’ouverture d’esprit, la créativité ou l’inventivité. Il ne permet pas plus de mesure la capacité à dépasser un problème en le plaçant dans une perspective plus générale et donc d’avoir une vision d’ensemble et du futur.

Il faut donc élargir la notion d’intelligence qui « est l’ensemble des facultés mentales permettant de comprendre les choses et les faits, de découvrir les relations entre eux et d’aboutir à la connaissance conceptuelle et rationnelle (par opposition à la sensation et à l’intuition). Elle se perçoit dans l’aptitude à comprendre et à s’adapter facilement à des situations nouvelles. L’intelligence peut ainsi être conçue comme la faculté d’adaptation ». Le mot intelligence est dérivé du latin intelligentĭa, « faculté de comprendre », dont le préfixe ĭnter- (« entre »), et le radical legĕre (« choisir, cueillir ») ou ligāre (« lier ») suggèrent essentiellement l’aptitude à lier des éléments entre eux.

Plusieurs psychologues se sont intéressés à la question pour tenter de définir les différentes types d’intelligence afin de prendre en compte les diverses formes de talents existants.

Les 9 catégories d’intelligence de Howard Gardner

Howard Gardner a présenté en 1983 sa théorie des intelligences multiples. Il en a répertorié d’abord 7, puis 8, puis 9. En fonction de la prégnance d’un type d’intelligence ou d’un autre, la personne envisagera des métiers différents. Sa créativité s’orientera également en fonction de ses dons (créativité en ingénierie, créativité artistique, créativité en matière d’organisation, créativité dans les accompagnements collectifs ou individuels …)

  1. L’intelligence logico-mathématique
  2. L’intelligence verbale ou linguistique
  3. L’intelligence visio-spatiale
  4. L’intelligence sociale (ou interpersonnelle)
  5. L’intelligence intra-personnelle
  6. L’intelligence corporelle-kinesthésique
  7. L’intelligence musicale
  8. L’intelligence naturaliste (capacité à reconnaître et classer la faune, la flore et le monde minéral, à être en relation étroite avec la nature)
  9. L’intelligence existentielle (ou spirituelle)

L’intelligence émotionnelle

Enfin, le terme d’intelligence émotionnelle est apparu grâce aux travaux de John D. Mayer & Peter Salovey dans les années 1990. Ils la définissent comme étant « l’habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu’à réguler les émotions chez soi et chez les autres ». Elle est à rapprocher de l’intelligence intra et interpersonnelle.

L’intelligence émotionnelle a été ensuite popularisé par Daniel Goleman qui considère qu’elle a une incidence, tant sur le plan des relations avec nos proches que sur celui de la réussite professionnelle. Il en a tiré 6 styles de leadership (Coercitif / Autoritaire / Affiliatif / Démocratique / Performatif / Coach), très utiles pour comprendre les différentes manières de manager une personne ou une équipe. Goleman explique qu’un bon leader fait usage de plusieurs types de leadership pour s’adapter à une situation, une personne ou une équipe, suivant leur niveau de maturité et de développement.

Myriam Ogier