Voici l’article Difficile d’être un « cerveau droit » ! faisant référence à mon livre
« Un Cerveau droit au pays des cerveaux gauches – Atypiques, intuitifs, créatifs: trouver sa place quand on ne rentre pas dans le moule »

Un peu comme le vilain petit canard du conte d’Andersen, il existe des personnalités qui sortent des sentiers battus, qui ont du mal à se faire entendre et à s’intégrer dans la société.

Une question d’hémisphères cérébraux
Myriam Ogier* les appelle « cerveaux droits » en référence aux travaux de Roger W. Sperry, un neurophysiologiste états-unien qui a reçu le Prix Lasker en 1979 et le Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1981. Selon lui, les hémisphères cérébraux auraient des rôles différents : le gauche serait le siège de la pensée analytique, logique et séquentielle ; le droit serait plus analogique, empirique et intuitif.

Les dernières recherches en la matière montrent que le fonctionnement du cerveau est plus complexe que cela. Mais Myriam Ogier, grâce à son expérience de coach depuis près de 20 ans, considère que, sur le terrain, il existe une différenciation significative. Deux livres l’ont mise sur la voie : Petit guide des gens intelligents qui ne se croient pas tellement doués (Béatrice Millêtre, éditions Payot) et Je pense trop (Christel Petitcollin, éditions Guy Trédaniel).

Sur le terrain : soulagement
« J’ai reconnu beaucoup de mes clients dans la description des « cerveaux droits ». Quand j’ai pu leur transmettre une sorte de portrait-robot, j’ai pu observer chez eux un immense soulagement. Ils comprenaient enfin, de manière peut être caricaturale mais efficace, la différence de comportements entre eux et les autres dans leur grande majorité. Ils réalisaient qu’ils appartenaient à une certaine catégorie, que d’autres pouvaient réagir comme eux. Ils n’étaient plus tout seuls. »

Cerveaux gauches et droits
Les personnes qui privilégient leur hémisphère gauche, les plus nombreuses, seraient donc plus logiques, réfléchis et analytiques.

Celles qui favorisent leur hémisphère droit seraient plus rapides, innovantes, atypiques, émotionnelles. Elles pensent en dehors des clous, avec souvent un train d’avance sur les autres. Elles ont des intuitions fulgurantes, une curiosité insatiable, une vision globale des problèmes. Elles jouent collectif, ont une grande tolérance aux opinions d’autrui et adorent les relations éclectiques. Elles ont des valeurs et une éthique fortes ainsi que le sentiment aigu de la justice. Elles détestent la routine, ont de multiples centres d’intérêt et auraient aimé exercer plusieurs métiers dans leur vie… On les appelle aussi « neurodroitiers », « zèbres », « guépards », « atypiques ». À éviter : les termes qui induisent un jugement de valeur comme « hauts potentiels », « surefficient mentaux » ou « surdoués ».

Le succès : pas forcément au rendez-vous
D’autant que les « cerveaux droits » sont doués dans certains domaines mais pas pour tout. Ils n’ont donc pas forcément rendez-vous avec le succès. Certains réussissent mais d’autres ne font que se débrouiller à peu près en restant dans le moule. D’autres encore échouent et se réfugient dans l’amertume voire basculent du côté obscur…

Dans un monde hostile
C’est qu’ils ont des difficultés de communication avec les autres. Ils suscitent des réactions de rejet et en retirent un grand déficit de confiance en eux. Ils ont ainsi une grande capacité à se déprécier et font preuve d’une modestie excessive. Ils ont du mal à travailler avec des collègues qui n’ont pas la même rapidité de raisonnement. Ils ont un degré de perfectionnisme souvent incompréhensible pour les autres et un sens critique qui peut passer pour du mépris. Ils font des jaloux, des envieux. Ils peuvent être facilement la cible de personnes toxiques, perverses et manipulatrices. Les « cerveaux gauches » les considèrent facilement comme étranges, ingérables, brouillons, inorganisés, rêveurs, utopistes…

Se reconnaître et s’accepter
Il appartient donc aux « cerveaux droits » de faire un travail sur eux-mêmes pour bien comprendre les différentes formes d’intelligence (voir encadré), bien cerner les spécificités des « neurodroitiers » et des « neurogauchers ». Puis se reconnaître et s’accepter en tant que « cerveau droit ».
« Plus on comprend son comportement et celui des autres, moins on est désagréable avec eux et mieux on communique », explique Myriam Ogier.

Par exemple, ce n’est pas parce qu’une chose est évidente pour soi qu’elle l’est pour tout le monde. « Face à des personnes qui fonctionnent différemment, le clamer peut générer chez l’autre un sentiment de nullité, une agressivité ou une incompréhension qui peut lui faire penser qu’il a un illuminé ou une personne stupide en face de lui. C’est pourquoi il est important de structurer ses propos et d’expliquer son fonctionnement. »

Utiliser ses deux hémisphères
D’une manière générale, pour bien réussir et être à l’aise dans la vie, Myriam Ogier conseille d’utiliser ses deux hémisphères cérébraux. Ils ont des rôles complémentaires. Pour y parvenir, il y a des pratiques qui peuvent aider.
« L’EMDR peut être d’une grande aide. Mais plus que la discipline, c’est le relationnel avec le praticien qui compte. Chacun va trouver ce qui lui fait du bien : psychanalyse, EMDR ou rebirth… »

Et rien n’empêche les vilains petits canards de rejoindre un jour la communauté des cygnes…

*Auteure notamment de Un cerveau droit au pays des cerveaux gauches, éditions Eyrolles

Publié le 09/04/2018 par Félix Franck – Vie saine et zen

——————————————————————————————————————————-

En savoir plus

Neuf formes d’intelligence
Howard Gardner, psychologue états-unien, a répertorié neuf formes différentes d’intelligence.

L’intelligence logico-mathématique
Elle permet de calculer, de mesurer, de faire preuve de logique, d’analyser les causes et conséquences d’un phénomène ou d’une action, de catégoriser et d’ordonner. Le calcul du Q.I. (Quotient Intellectuel) permet de la mesurer.

L’intelligence verbale ou linguistique
Elle permet d’utiliser le langage pour comprendre les autres et exprimer ce que l’on pense. Le calcul du Q.I. permet aussi de la mesurer.

L’intelligence spatiale
Elle permet de se faire une représentation spatiale du monde.

L’intelligence intrapersonnelle
Elle permet de se comprendre soi-même, de décrypter ses émotions, d’être en contact avec ses besoins, ses désirs.

L’intelligence sociale ou interpersonnelle
Elle permet de comprendre les autres, de réagir avec eux de façon correcte et adaptée, elle favorise l’empathie, la coopération, la tolérance.

L’intelligence corporelle-kinesthésique
Elle permet de réaliser une activité physique, d’utiliser son corps pour exprimer une idée ou un sentiment.

L’intelligence musicale, rythmique
Elle permet de reconnaître les modèles musicaux, de les interpréter, de les créer.

L’intelligence naturaliste
Elle permet d’être sensible à l’environnement, à la nature, au vivant.

L’intelligence existentielle ou spirituelle
Elle permet de se situer dans le cosmos, de se questionner sur la destinée, le sens et l’origine des choses, de se construire des règles de vie.